Thèmes

Fonds marins (1968 à 1972) : La mer berceau de la vie, plutôt des gravures (prédominance des effets de matière). Adepte du "snorkelling", les fonds marins m'ont toujours captivée. Ils sont riches au niveau des rythmes, des structures, des couleurs.

Végétation tropicale (70 à 80) : Exubérance végétale (explosion de couleurs : acrylique et encres typographiques sur toile. Recherches linéaires colorées, effets de matière). L'inspiration, me vient ici de la nature et de souvenirs de voyages, notamment de croisières dans les îles anglo-normandes et aux Scilly où règne un microclimat particulier, et de séjours sous les tropiques, dont l'exubérance de la végétation et la splendeur des fonds marins me fascinent.

Personnages en mouvement (80 à 90) : L'homme cherchant son point d'équilibre. (gravures et peintures, recherches plus lyriques)

"Passe passe : passera..."( 97 à 2000) : questions métaphysiques,"le cirque de la vie"(début des empreintes, et frottages. Prédominance des aplats colorés, jeux de transparence et graphismes). Ce thème met en scène des antagonismes comme: la nostalgie et l'espèrance, l'absence et la présence. Thème, lié au temps qui s'écoule trés vite; c'est pourquoi mes personnages bougent presque tous pour être bien vivants dans la continuité du temps,dans une course éffrénée, où la lumière est toujours présente. Les personnages, proches du point de rupture, soulignent la précarité de l'instant.

"Noces de la terre et de l'eau" (2000 à 2002) : La nature éxaltée. (techniques mixtes sur papier, des gaufrages omniprésents, jeux d'ombres et de lumière). Dans ce travail, les titres, choisis pour leur aspect poêtique, établissent une relation forte avec celui qui regarde, et sont plus des suggestions (sensations, émotions) que des descriptions. J'aime exprimer les deux infinis: microscopique, par la représentation du moindre point d'ombre, macroscopique par l'interpénétration de faisceaux picturaux en mutation perpétuelle. Montaigne disait: << je ne peins pas l'être, je peins le passage >>. Ici, tout est passage, émulsion, convulsion, mouvement, bouillonnement...

"Chants rouges - champs d'ocres" (2003 à 2005) : Le chant/champ des émotions, l'exaltation de la vie, colorée par la nostalgie du temps qui passe. Des titres en référence avec la musique. (début des reliefs dans la peinture, utilisation de colle, cire...). C'est un mouvement intèrieur: mon chant rouge incandescent (qui est l'exaltation de la vie) en correspondance avec un mouvement extèrieur: un hymne à la nature éphémère, qui nous remplit de mélancolie. L'alternance: rouge /ocre devient alors respiration. Comme en echo, les rythmes rouges ondulent, éclatent, tourbillonnent et contrastent avec les ocres en poudre, ramenés du Roussillon (d'où le titre: champs d'ocres, ou l'attachement à la terre).  

"La mémoire et l'oubli" (2006 à 2008) : La trace, l'empreinte dans tous les sens du terme. (oeuvres en relief, emploi d'enduits spéciaux et autres médiums, début des collages dans les textures). Dans cette exposition, mes oeuvres étaient en lien avec les très beaux textes de SY (une de mes soeurs) . Nous en préparons un livre.

                                A propos des textes de:  Sy   

c'est d'abord une belle complicité de longue date avec ma soeur Sylvie, puisque déjà à mon entrée aux beaux-arts, elle posait pour moi. Je lui demandais souvent ce qu'elle pensait de mon travail. Elle a commencé tôt, puisqu'elle avait dix ans. Ces échanges ensuite, se sont intensifiés et enrichis,car, elle a été aux beaux-arts elle aussi. Elle est graveur, peintre et sculpteur également. Notre admiration mutuelle et notre désir de travailler ensemble ne sont pas récents. Ce lien trés fort s'est concrétisé le 7 /11/08 l'ors de mon expo:

                                                          " la mémoire et l'oubli "                                             

Voici ses textes:

A propos de: " métamorphose" (totem blanc): << iI a consigné dans sa mémoire son déracinement. L'idée se poursuit dans le fil du bois et le relie à son ciel: sa mémoire vive>>.

                     : "genèse" (totem patiné): <<Au commencement, le mouvement originel entraîne notre devenir dont l'écriture cursive se réinvente, court vers l'éternité>>"

                     : "mise à jour"(tête sculptée): <<Les pansements ont sauvegardé son histoire. Les bandes mémoire vont-elles délivrer leur part d'ombre?. Notre perception n'est que partielle, ce qu'elle transmet témoigne d'une résistance. 

                  :"figure...du temps"(sculpture avec la main): <<La main, notre destinée guide nos desseins, nous pousse à enfanter nos futurs. Nos noms gravitent autour de notre sphère. Sa rotation crée des ondes de chocs, insufle à la matière nos transformations. Mais, tu veux rester maître de ce jeu provisoire>>.

                 : "hier, aujourd'hui,demain"( couples se superposant comme un arbre généalogique): << Le fil, lien ténu de notre recherche se teinte de l'émotion de se retrouver. La persistance des impressions lumineuses engendre des vibrations. La brillance recherche l'aujourd'hui, la matité recherche l'hier, La lumière recherche demain>>.

                 : " au milieu coulait une rivière" (2 personnages en bas de la toile ocre): << Terre d'enfance émergée. On s'y régénère. On s'en nourrit. Toutes les strates de notre vie s'y inscrivent.

                  :"résurgence" (de l'eau jaillit entre des branchages): << Notre émotion souterraine renaît. Le jaillissement de nos aspirations profondes remonte à la surface. Nos pulsions replongent à la source>>.

                 : "prairie du songe"(page d'accueil, paysage imaginaire ocre): <<Notre pensée,a la connaissance de ce lieu...où rien ne s'oppose, où rien ne viendra la déranger. Période en veille où l'esprit s'abandonne. Le songe nous emporte vers l'intime>>.

                     :"il y a des lunes"(toile ocre et bleue avec une photo de lune collée): << Il y a des lunes que je n'ai réouvert le livre de la vie. Il y a des lunes que j'ai commencé à le lire. Il y a des lunes qui renferment notre nature parcheminée.Il y a des lunes que des réponses ont traversé...Il y a des lunes qu'il est relié par mon coeur.

                 : "autant en emporte le vent" (deux pissenlis sur un fond ocre/orangé): << Ephémère nous "affleure" comme une caresse, étreinte fragile du temps qui nous échappe>>.

                  :" l'instant de l'instant"(toile avec des bandes verticales, ou des personnages semblent apparaître et disparaître): << L'instant se dérobe...L'instant qui nous quitte, ne sait pas qu'il reste au présent. L'instant répond à l'instant, Il se fait son écho>>.

                  :" Passé Présent" (une femme, telle une îcone, émerge des gravas, comme une fresque à pompéï): << Au coeur de notre mémoire, notre âme bât à sa rencontre. Elle veut la retenir, redécouvrir son visage, révéler sa plénitude>>.

                   :"absence "(il n'y a de vraiment présent sur la toile ocre que le reflet de la lune dans les branches noires): << Ta phase cachée me trouble. Je perçois que tu nous dupes. Quel sens latent nous donnes-tu à voir? J'oriente mon regard dans les deux sens. Tu te tiens à distance. Tu te joues de nous. Le manque comble nos leurres>>.

                  : "mémoire incertaine"(une ancienne gravure, est encollée sur la toile): << que se trame-t' il en arrière plan? La matrice du passé donne sa mesure. Ses trajectoires nous poussent d'un état à un autre, où l'esprit s'infiltre dans ce réseau, sans limitations>>.

                  :"quelque part"( une femme semble attendre devant une porte?. La toile a une matière qui ressemble à de la rouille): << La morsure de l'oubli se répand dans notre conscience. Notre attention rouillée, défaillante s'agite. Les lésions corrosives altèrent nos sens. L'attente, figée perd sa liberté, oubliée, elle attend>>.

                 :"Téou-Téki"(diptyque:un personnage semble courrir en tous sens à gauche, un couple se love à droite). << Quand la mémoire nous visite, qui rencontre -t-elle? Notre errance court dans ses illusions, elle fabrique sa réalité. Notre voyage en dormance, à l'abri, nous enlace et se préserve, aspirant à ce qu'il porte en lui: La Paix>>.

                : "enracinement"(toile orange, où une plante imaginaire prend racine): << Notre mémoire s'enracine dans ce qui la nourrit. Son énergie se régénère dans nos attaches. Sa force s'implante dans notre corps. Sa croissance se fixe dans nos passions. Ses ramifications se développent dans nos actions>>.

                : "Perpetum mobile"(des graines de pavot volent au vent): << Elles se sont envolées les graines du passé, par le vent qui les emmènent vers d'autres sillons. Elles renferment en "ailes" nos espoirs à semer, pour que la joie féconde du présent se manifeste>>.

 les points communs à tous ces thèmes :

Recherche de la force émanant des contrastes.

Subtilité des jeux de lumière

Le mouvement où cohabitent le macroscopique et le microscopique.

    Il n'y a pas vraiment de rupture entre le figuratif et l'abstraction, mais plutôt une vision plus épurée,

    avec des connotations plus fortes au niveau des lignes, matières et couleurs. Suggérer sans décrire.